L’ouvrage donne d’emblée le ton : « (…) sur les 9.600 cépages recensés dans le monde (…) on compte 267 cépages de raisin de cuve autorisés en France – sans compter ceux qui n’ont pas obtenu d’autorisation – dont seulement dix représentent à eux seuls plus de 70 % de la surface plantée en vignes et sont à l’origine de 80 % de vins produits… » Plus loin : ‘Peu de cépages sont réellement utilisés (…) On estime que vingt cépages font 90 % des vins… contre 53 % (…) en 1958″.
Parmi les causes de la diminution de cette diversité, les appellations et leurs cahiers des charges. Un exemple ? Cahors.
En 1951, un arrêté fixe les conditions d’attribution du label V.D.Q.S. aux vins de Cahors. Sont acceptés les cépages suivant :
- auxerrois (ou malbec) : 70 % minimum,
(plants complémentaires : )
- dame noire,
- mauzac,
- sémillon,
- gamay du Lot,
- Valdiguié (ou gros auxerrois).
En 1966 sont modifiés les conditions d’attribution du label V.D.Q.S. :
- cépage principal dans la proportion minimum de 70 % : cot
- cépages d’appoint dans la proportion maximum de 30 % : jurançon rouge, merlot rouge, abouriou, tannat et syrah, ces deux derniers ne pouvant représenter que 10 % au maximum de l’encépagement.
1971 : Cahors obtient l’A.O.C. aux conditions suivantes :
- cot (ou malbec) dans une proportion minimum de 70 %,
- cépages d’appoint dans une proportion maximum de 30 % :
- jurançon rouge,
- merlot rouge,
- tannat,
- syrah (ces deux derniers ne pouvant constituer ensemble que 10 % au maximum).
Les conditions d’encépagement sont modifiées en 1979 :
- Cépage principal dans la proportion minimale de 70 % : cot,
- Cépages secondaires dont l’ensemble ne peut dépasser la proportion maximale de 30 % :
- jurançon noir dont la proportion est limitée à 10 % à partir de la récolte 1990,
- merlot noir et tannat, la proportion de chacun de ceux-ci ne devant pas dépasser 20 % de l’encépagement.
En 1992, les règles s’avèrent désormais les suivantes :
- 70 % malbec minimum,
- 30 % maximum merlot et/ou tannat (11), les vignes plantées en jurançon noir n’ayant plus droit à l’A.O.C. à partir de la récolte 1996.
Pour en terminer : statu quo lors des modifications de 2009 et 2011.
Qui a écrit que la notion de cépage est indissolublement liée à celle de terroir au sens large ?
Pour la partie centrale du livre, le plan se déroule quasi systématiquement suivant le triptyque cépage/vigneron/cuvée.
La sélection des raisins présentés – dont je vous livre le détail ci-dessous avec quelques synonymes ou autres graphies – ne doit pas masquer que la publication en évoque incidemment bien d’autres :
- Abouriou
- Aligoté doré
- Altesse
- Aramon
- Arbane
- Arrouya
- Aubun
- Beurot/pinot gris
- Brachet
- Camaraou
- Carignan noir et blanc
- Carmenère
- Castets
- César/romain
- Chatus
- Cinsaut/cinsault
- Clairette du Languedoc
- Corbeau/douce noire
- Counoise
- Duras
- Dureza
- Enfariné
- Erremaxaoua
- Etraire de l’Aduï/étraire de la Duy
- Fer servadou/pinenc/braucol
- Fié gris/sauvignon gris
- Genouillet
- Gouais
- Grolleau (de Cinq-Mars)
- Loin de l’œil/l’en de l’el/ l’en de lehl
- Mailhol noir, gris et blanc
- Mancin
- Manseng noir
- Mauzac blanc
- Mollard
- Mondeuse blanche, grise ou noire
- Mornen
- Négrette
- Œillade
- Ondec
- Orbois/arbois/verdet/menu pineau
- Persan
- Petit meslier
- Petit verdot/lambrusquet
- Pineau d’Aunis/chenin noir
- Piquepoul blanc/picpoul
- Ploussard/poulsard
- Prunelard/prunelart
- Ribeyrenc noir, blanc, gris et rose/rivairenc/aspiran
- Romorantin
- Savagnin rosé/klevener de Heiligenstein
- Sylvaner
- Terret blanc, gris et noir
- Tibouren
- Tressallier/sacy
Trois exceptions dans cet exposé particularisé, pour une approche plus globale :
- Cépages rares parmi les 13 reconnus en Châteauneuf-du-Pape,
- La complantation et le vignoble alsacien,
- Les cépages corses et la ‘riacquistu’ (01).
Je vous livre une brève sélection de quelques vigneron(ne)s :
- La négrette du château Plaisance ‘Tot Çò Que Cal’,
- l’abouriou du château Lassolle (Stéphanie Roussel) ‘Le Rouge qui Tache’ ,
- La Sorga (Antony Tortul) ‘Ah(!) Ramon(!)’,
- Lise et Bertrand Jousset pour leurs cuvées ‘(Macération de) Menu Pineau’,
- Domaine Ledogar (Xavier et Mathieu Ledogar) ‘Carignan Blanc’,
- Domaine du Cellier des Cray (Adrien Berlioz) ‘Octavie’ 100 % persan,
- le romorantin de Brendan Tracey.
Cette ‘Rencontre’ se révèle documentée, instructive sous bien des aspects, notamment dans ses ‘éclairages liminaires’. La voilà glissée dans ma bibliothèque, à portée de main.
En synthèse : buvez singulier ! Buvez inusité !
(01) C’est-à-dire ‘réappropriation’.
A la rencontre des cépages modestes & oubliés – L’autre goût des vins, sous la direction d’André Deyrieux, éd. Dunod, collection ‘Hors collection’, octobre 2016, 228 pages.
Association des Rencontres des Cépages modestes
Site : http://rencontres-des-cepages-modestes.com/
Courrier électronique : cepages.modestes@gmail.com
Page FaceBook: https://www.facebook.com/Rencontres-des-c%C3%A9pages-modestes-224636890922595
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